samedi 24 juillet 2010

Le désespoir des Mouches

Les 20, 21 et 22 Juillet derniers je retrouvais Léo Billon pour une nouvelle aventure. Comme terrain de jeu nous choisissons la paroi du Glandasse car la dernière fois que j'y suis passé j'ai repéré une ligne à ouvrir...

20 juillet

RDV chez mes parents pour la préparation du matériels, on ne sait pas trop dans quoi on s'engage, les photos nous montrent des fissures plus ou moins larges et une grandes traversées sous un toit!
45 pitons, 2 jeu de camalots, etc... plus tard on arrive à partir faire les courses! Comme la voie à l'air de passer en artif on ne se prive pas, saucissons, fromages, chocolats, bonbons, tout y passe. Un petit détour chez Gravicimes pour prendre un petit piton onda (très utile dans les trous) et nous voila parti pour le Glandasse.

On fait les sacs sur le parking, et là on commence à avoir peur. Pour 3 jours nous avons prévu environ 18 litres d'eau = 18 kilos! 30 kilos de matos en tout genre, cordes, duvets, nourriture...
Au final un peu moins de 40 kilos chacun!

4h de montée au lieu de 1h30, c'est l'horreur il fait 35°c à l'ombre. On arrive tant bien que mal à la vire qui va nous servir de camp de base pour au moins 2 jours. On se réhydrate, on mange mais surtout on observe la ligne pour demain. Vers 22h tout le monde dors, sauf les bouquetins qui balance des pierres depuis la vire se trouvant 200m au-dessus, c'est un peu Armageddon...

Le soir au bivouac

21 juillet

Réveil au alentour de 6h30, petit dèj vite avalé et Léo part dans la première longueur, une fissure/écaille de 15m. Les prises font mal aux doigts, le rocher neuf croustille sous les pieds et Léo n'est pas encore bien reveillé! Il se bat 10 min puis arrive sur une petite vire où il fait relais. Je déséquipe sa longueur et purge un peu pour que le libre soit un peu moins expo!


Léo dans L1 - 6b

La longueur suivante remonte un grand mur déversant qui n'a pas l'air facile à protéger, je pars dedans et dès le début c'est ambiance, un petit buisson en guise de premier point, puis une série de mauvais pitons la tête en bas et là plus rien. Les plombs ne tiennent pas, il n'y a plus de fissure, je cherche à tâtons la moindre aspérité, tiens un plat avec un microscopique rebord. "Léo fait vraiment gaf je monte sur un crochet pourri... Il faut y croire très fort si on veut qu'il tienne!!!" Je monte dessus et toujours rien... a peut-être que dans ces micro-fissures... "Léo envoie moi le mousqueton avec les bird-peak et le RURP!" Je pose mon premier Bird peak, il est béton, je pose le suivant dans la même fissure 50 cm plus haut, ça tient toujours. Comme je n'en ai que 2 il faut que je retire le premier pour le placer au dessus, je fais en tout 5 mouvs sur ces petits bouts de métal. La suite de la longueur est plus cool, j'arrive sur une bonne terrasse et c'est partit pour une demi-heure au tamponnoir pour poser le relais.


Benji avec son RURP


Un des points de R2 marqué JLV, merci Jean-Luc
La longueur suivante consiste a remonter un couloir en V mais avec une végétation luxuriante, Léo prend la scie et part dre dans le pentu jusqu'au prochain relais juste à droite du grand toit.
A ce moment là nous avons deux solutions: la première consiste à continuer dans le couloir puis de traverser via une petite vire au-dessus du toit ; la seconde est de traverser sous le toit et en plus comme dit Léo : "Sous le toit ça doit pas être bien dure à pitonner!"
Me voila parti dans la grande traversée, à mon grand désespoir la fissure sous le toit est quasi bouchée, les pitons la tête en bas ne tiennent pas... Je décide de passé avec des crochet dans la dalle sous le toit.

La grande traversée de L4

Tout ce passe bien jusque sous le relais, je suis sur un crochet et j'essaye de pitonner, un bruit assez sec attire mon attention, on aurait dit comme deux mousquetons qui claquent l'un dans l'autre. Tiens encore le même bruit... "Attention Léo je vais me la mettre!!!!!" Petite frayeur sans conséquence puisque je n'arrache aucun points.
Cette longueur fut autant éprouvante pour moi que pour Léo car pour la déséquiper ça engageait du fait de mes nombreux passages sur crochets.

Il est 16h30, Léo attaque la dernière longueur pour aujourd'hui. Elle débute par une large fissure, environ n°5 camalot, que l'on a pas pris pour gagner du poids mais bon ça passe sans en engageant un peu. Puis un petit toit en artif et encore une fissure qui vient se boucher dans une dalle très compact. A partir du toit je ne vois plus Léo mais comme la corde continu à filer je ne m'inquiète pas. La corde s'arrête et un bruit de pitonnage commence, plus de bruit et la corde recommence à filer, le milieu passe, mais qu'est-ce qu'il fout?! Et là je vois réapparaitre Léo tout tremblant qui me dit que c'est trop dure et qu'il veut plus y retourner! Il se vache sur un piton, enlève ses chaussons et m'explique que là-haut le rocher est pourri et que le piton qu'il avait mis lui est resté dans la main au moment de tirer dessus! Je lui fait monter la trousse à spit, il tamponne un point et me rejoint au relais, on verra ça demain!
Je descends en premier en installant la stat sur des fractios.


Léo dans L5

De retour au bivouac il ne reste que très peu d'eau, nous remplissons 2 bouteilles pour le lendemain que l'on réserve pour finir la voie. Il doit nous rester pour toute la soirée et le petit dèj environ 1.5L. Nos bouches sont sèches mais on a pas le choix il va falloir se rationner.
Je téléphone à Pascal, il me dit qu'il monte vers 15h le lendemain avec de l'eau! Je lui dit qu'on sera surement en même temps que lui au pied de la voie.


22 Juillet

Réveil beaucoup plus tôt, 4h45! 5h30 je commence a remonter sur la stat, je ne sais pas si Léo va vouloir retourner dans la longueur d'hier. Il arrive au relais et me dit qu'il est motivé mais que cette fois-ci il va passer en artif. Deux heures plus tard il commence à tamponner le relais mais avec sa trop grande force il casse 2 écrous en serrant les plaquettes! Donc un total de 4 trous pour poser 2 plaquettes! Bravo Champion!!!

L6 part dans la dalle hyper compact, je taille 2 ou 3 crochets pour rejoindre un joli dièdre en oblique sur la droite. Je le remonte en posant tout notre jeu de camalots et sort sur la vire qui va nous permettre de sortir par la voie des surplombs.

Un peu de désherbage

La sortie par cette voie est plutôt facile, V. Mais nous prends au moins une heure par longueur à cause du hissage de la patate.

Vers 13h30 nous sortons au sommet, on se félicite mutuellement et go pour la descente par le pas de Peyrol! On retrouve Pascal au bivouac qui nous attend avec pleins d'eau et de fruits. On revit. Après cette petite pose nous descendons tous à la voiture et rentrons sur Romans.

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Le topos